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dimanche 29 novembre 2009

Aïe la cuisse



Si vous avez ouvert un magazine cet hiver, impossible de l'avoir raté (ou alors vous le faites exprès) : la cuissarde est la it-shoes de l'hiver, l'accessoire incontournable, le sésame pour le panthéon des fashionistas confirmées.
Sauf que voilà, en feuilletant Marie Claire cette semaine (et Dieu sait que j'aime  Marie Claire), je suis tombée sur leur sélection dorée et notamment leur cuissarde bling signée Cosmo (de mémoire). Une fois ma première réaction de surprise un peu railleuse passée, je ne sais pourquoi, cette sélection a rouvert une plaie, que je croyais, depuis quelques temps, fermée.
Pour bien comprendre ma douleur, un petit « background check » comme disent nos amis Anglais s'impose : Je suis une véritable mordue de chaussures, je dois avoir une soixante de paires à la maison, toutes alignées les unes à côté des autres dans mon couloir, en sorte de haie d'honneur d'accueil quotidien (sauf ma paire de Michel Perry, précieusement mise sous clé pour les grandes occasions). Mes chaussures m'apaisent et me permettent de me sentir sex même si je ne le suis pas. Pas étonnant donc, qu'une fois l'hiver venu, je fantasme sur les bottes. Pas un petit coup de coeur, une petite amourette sans lendemain (à laquelle on repense les yeux pleins de chagrin). Non, non : une véritable obsession.

Sauf que voilà, j'ai le mollet un peu fort, ou du moins visiblement pas très standard. Faut dire que j'ai longtemps été un peu bouboule, même si j'ai aussi réussi à me prendre en main et à avoir une ligne décente (enfin, je poserai quand meme dans les pages spécial grosses «on vous jure, notre mannequin fait du 42 » de Elle). Il y a deux ans, je craque pour une paire de cavalières en cuir noir, d'une rigidité parfait, un basique absolu. Je rentre pleine d'ardeur et de confiance et demande au vendeur à les essayer en 36 ½ . Je brûle sur mon siège en l'entendant fouiller dans les stocks....
Mais à son retour, c'est le drame. Plein de bonnes intentions, il m'aide à enfiler l'accessoire tant fantasmé, tire sur la fermeture éclair et  avec ses trois mots, mon monde s'écroule : « Aïe, le mollet », me dit-il d'un ton sentencieux. Et oui, le mollet est trop gros pour la botte ou la botte trop mince pour le mollet. En tout cas, l'incompatibilité est scellée et pendant plus d'un an, je n'ose plus réessayer de bottes de peur de retrouver ce débordement de chairs et de désespoir.

En ouvrant le Marie Claire la semaine dernière, j'ai compris tout le drame de cette mode hivernale : finis les « Aïe, le mollet » ; bonjour les « Aïe la cuisse ». Je suis trop fière pour essuyer une nouvelle humiliation et trop consciente de mon tour de hanches pour m'imposer une nouvelle épreuve. C'est décidé : la cuissarde ne passera pas par moi...

Photo : Défilé automne-hiver Hussein Chalayan / DR

1 commentaire:

  1. Oui...en effet, la cuisse "hard", est un rêve pour la plupart d'entre nous, moi la première! Mais, franchement, pour le commun des mortelles, les cuissardes c'est juste une belle promesse comme à d'autres on promet Chapeaux en Espagne ou les guiboles à Venise... Si, en plus, le ton péremptoire du chausseur accompagne une déception!...C'est le traumatisme assuré! ^^ Bah, peut-être était-il chauve comme un oeuf, l'ami-mollet? On se console comme on peut. ^^
    http://getalife.over-blog.fr

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