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lundi 28 décembre 2009

Le luxe expliqué à l'homme épisode 4 : on ne dit pas « mais t'as pas déjà la même en 12 exemplaires ? », on dit « Back to basics »




L'homme est un animal qui manque de subtilité. Pas que cela soit réellement une suprise mais, je ne cesse de m'émerveiller devant sa faculté à ne rien comprendre. Prenez une scène commune de ce nouvel hiver. Je rentre récemment d'une séance d'emplettes, fière comme d'Artaban, à mon habitude. Ca y est, je l'ai enfin trouvée : la petite robe noire parfaite, à la fois classique et sexy, prêt du corps et pas trop révélatrice d'un tour de hanches que j'aime à ne pas trop imposer aux yeux de tous (enfin, il s'impose déjà de lui-même en fait), que je pourrais porter à la fois avec des ballerines sans trop en faire au bureau et en version super sexy du soir, avec mes fuck-me boots (que même le mollet il rentre dedans, mais nous y reviendrons).

J'exhibe avec une impatience mal dissimulée ma nouvelle aquisisition à Jules qui m'assène en retour : "Ben t'as pas déjà la même en 15 exemplaires ?"... Avant de se rendre compte de sa bévue et de préciser  "Mais elle est sympa, hein ? ". Là, j'ai vraiment envie de capituler... Car non Messieurs, une femme digne de ce nom n'a jamais assez de petites robes noires.

La petite robe noire, c'est la seule pièce de notre garde-robe qui va toujours, qui se marie à une ligne qu'on assume plus ou moins bien. En 1926, c'est Coco Chanel qui a lancé un pavé dans la mare de la mode en publiant dans le Vogue américain sa première création, à l'époque scandaleusement funeste. Son objectif : laisser le corps s'exprimer en toute liberté par un vêtement simple, ériger cette pièce qui, petite l'estampillait orpheline, en monstre sacré de la mode, faire d'une coupe ultra sobre une pièce caméléon, qui s'adapte à toutes les lignes grâce à l'accessoirisation. La petite robe noire est élue « Ford de Chanel » par le magazine et entre par là même occasion dans le Panthéon du goût sûr.

Mais au-delà du génie de Mademoiselle, sachez Messieurs, que la petite robe s'habille cette saison de toutes les subtilités (oui, oui, celles que vous n'avez pas) pour révéler une silhouette ultra féminine, hommage aux années 40.. ou 80. De la vision quasi monacale (et suggestive) de Salvatore Ferragamo, à l'ultra mini / épaulée / décolletée de Balmain, il y en a non seulement pour tous les goûts, mais aussi tous les moments de la journée et tous les états d'esprit. Et comme votre douce est une créature complexe à l'humeur changeante, il est donc parfaitement normal que le modèle phare de sa garde robe se décline en 5, 10, 15 ou 20 exemplaires... Tout simplement parce que ce n'est jamais le même et qu'elle n'exprime donc jamais tout à fait la même chose.

Et sachez Messieurs que la multiplication des modèles ne s'arrêtera pas à la petite robe sus nommée. Car en cette période de Noël, l'heure est bel et bien au miraculeux retour des basiques, qu'il s'agisse de la veste d'homme, de la jupe crayon, de la blouse blanche ou du pantalon droit, court de préférence. Donc quand votre chère et tendre viendra à se présenter devant vous avec une pièce qui éveillera un sentiment profond de déjà vu, ne lui faites pas l'affront d'un commentaire sur l'inutilité de son achat. Préférez-lui un simple : « Et tu comptes porter quoi comme sac avec ? »

Photo : Balmain, Ferragamo / DR Vogue

2 commentaires:

  1. Est ce que la "petite robe noire" a pour équivalent chez l'homme le "sweat capuche degueu de WE"?

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  2. Oh non Monsieur, je dirai plutôt que la petite robe noire c'est votre douzième chemise blanche à fine rayure bleue qui met toujours votre teint et votre tour de taille en valeur (et toujours plus que la précédente, cela va de soi)...

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